Art Vidéo:
C'est être à un autre langage qui n'est pas aussi et ou autrement codé que notre langage parlé et qui laisse échappé alors quelque chose de brut dont Hegel parle dans cette phrase:
"D'une façon générale, le but de l'art consiste à rendre accessible à l'intuition ce qui existe dans l'esprit humain, la vérité que l'homme abrite dans son esprit, ce qui remue la poitrine humaine et agite l'esprit humain."
Le but de l'art par rapport au langage commun n'est pas le même, ce qui permet à un art comme la poésie où l'écriture d'utiliser notre langue et de s'en détacher pour sortir les choses comme elles sont, et non comme elles nous ont été apprises, car il faut apprendre et désapprendre pour s'apprendre, se positionner, s'écarter des chemins battus, utiliser et développer sa différence car contre cette uniformisation instinctive de l'homme envers l'homme, elle devient nécessaire. Ce n'est pas imaginer hâtivement, mais laisser monter à la surface tout ce qui fait "nous", pour nous comprendre, pour être parmi les choses.
ma démarche artistique est construite autour des notions de limite,
et d'abord d'une : celle du réel ( en partant de portrait ou d'autoportrait ) et du rêve ou du fantasmagorique .
et de deux : celle de la perception et de ce que voir, regarder veut dire dans des conditions particulières liées à l'art ( de la prise de vue à l'exposition ).
Je pourrais parler aussi de report, je reporte la figure R(éel), F(antasmagorique),
P(erception) dans un autre champ du réel, comme a été reporté l'outil main;
C'est un déplacement.
Là ce sont des notions qui reportées dans cet autre champ révèlent d'autres problématiques, une autre part de nous même, et des questionnements propre à l'homme.
Je pense qu’il y a toulours plusieurs raisons pour qu’une chose existe à une époque donnée, dans un contexte donné.
Quand je pense LIMITE je pense au film «Stalker» de Andreï Tarkovski, il y a toutes sortes de limites dans ce film, mon travail y a beaucoup à voir au niveau de ces idées là de frontières, de territoires, puis à la limite même d’une intolérable beauté dont il joue avec force.
Donc «limite», c‘est très actuel comme notion car on est poussé en ce moment dans certaines limites, il y a beaucoup de cloisenements et donc beaucoup de limites, de plus en plus d’interdits alors encore plus de limites.
Je pense à la musique qui est un bon exemple de jeux de limite quand elle est confrontée à l’art plastique, car la musique est «déréalisée» et l’art plastique c’est le contraire il est d’abord copie du réel. Je trouve ça très intéressant ces fluxs inverses qui traversent une même chose, leur façon unique d’être, leur façon de «respirer», là ce mélange aussi la notion de report dont je parlais, elle m’intéresse aussi énormément car je la trouve juste dans sa définition pour donner ses limites à l’art, le déplacement d’une chose sur un autre plan, à voir aussi avec l’outil main qui a été reporté ce n’est pas anodin une main à cette époque, j’ai eu cette idée de notion en pensant à mes cours de géométrie et à cette main, cela à voir avec ma définition même de l’art, quand on apprend que l’art est une représentation, on l’apprend mais est-ce pour cela que c’est ça ? C’est ça pour une majorité de gens, ce n’est pas une science exacte, elle s’apréhende avec notre façon de fonctionner. Pour le report, je reviens aux origines, le moment où cela a été, car la première chose, le premier contact est important dans la mesure où souvent il se rejoue en permanence, même si sa permanente actualisation fait de lui quelque chose de très mouvant, l’art reste pourtant ce qu’il est, on le reconnait, alors
pourquoi ? car pour moi ces lieux communs sont des reports.
Je disais donc que la copie du réel a à voir avec le report, est-ce que la musique a à voir avec ça ? report de quoi dans la musique qui est déjà déréaliser, du chant des oiseaux ? peut-être, en tout les cas c’est là que ça se joue et c’est peut-être la représentation qui est une notion qui joue sur la frontière du réel et que je trouve interéssante à ce niveau, elle traite de la notion du réel et de son image, donc de sa limite dans la réalité, j’utilise la notion de report pour signifié qu’il y a déplacement, autre support mais ce que je met en cause c’est l’objet lui même, l’oeuvre d’art, qui si il se réfère à la représentation n’est pas l’objet lui même mais est-ce avec cette notion un objet en lui même, il y manque la notion de déplacement et d’objet libre.
Je cite Simone Dompeyre :
«Si on répète à l’envi que nous sommes dans un monde d’images, en tendant, pour preuve, le doigt vers les affiches, illustrations, télévision et autres supports qui occupent nos espaces urbains, sociaux voire intimes, on leur refuse en même temps le statut d’images en les prenant pour la chose.
L’image, la parole artistique sont « une figuration de », « un déplacement » et parce qu’elles sont loin du
« comme » comparatif, elles rappellent le transport trans/méta port/phore…»
Tout au début je disais qu’une chose existe pour plusieurs raisons, donc ces notions de limite et de report sont là aussi dans mon travail car des fois j’ai du mal à définir le réel, c’est une spécificité des psychoses, je déréalise, «il se joue dans la folie autre chose qui est de l’ordre aussi de la subversion comme dans l’art» dixit à peu près Dominique Launat.
EXIT ou avant la vie existe une certaine mort :
Il y a les choses qu’on se raconte, celles qui nous sont racontées, celles qui sont là en suspens et qui attendent d’être racontées, celles qu’on ne connait pas encore mais qui se laissent deviner. De toutes ces choses, qu’est ce qu’en fait notre conscient et notre inconscient. Le mouvement important qui glisse de l’un à l’autre laissant voir, apercevoir «une coupe (comme en architecture) de la vie».
J’écris en ce moment et je suis en face d’un immeuble fantôme c’est à dire qu’il ne reste plus que la façade et le toit, je vois à travers une fenêtre le ciel changeant, cela crée un prisme sur le ciel; c’est ça un prisme dans une coupe des questionnements humains ou du moins du mien. Du personnel au collectif dans quelle mesure se situe la différence, la ressemblance; on revient à ces choses qu’on se raconte, celles qui nous sont racontées, celles qui sont……………………
suspens………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………-deviner-
Lorsque les oiseaux s'envolent :
oeuvre en rapport avec celle de Joan Jonas et notamment avec " vertical roll ".
Le titre décalé crée un espace entre, un espace vide où on peut s'installer et s'approprier l'histoire de cette vidéo.
Juste avec une action, répétée, accélérée, l'image se perd, le son renforce ce sentiment de perturbation et de quelque chose qui bloque la bonne marche des choses.
Le monde est instable.
L'action : je me filme, simplement, comme je me peignerais, je passe un coup de caméra sur mon visage, "accessoire" de beauté qui devient au montage quelque chose d'obsessionnel, qui devient un non sens et plus rien.
impressions :
entre rêve et réalité, l'homme imagine…
son imagination dépasse le monde du rêve pour s'installait dans la réalité, c'est comme cela qu'il perçoit les choses, en perpétuelle confrontation, imagination contre réalité.
Hommage à la schizophrénie qui nait de cette confrontation et livre une bataille féroce à la réalité, la dépèce jusqu'à nous en rendre malade.
vidéoline:
J'avais déjà commencé par une vidéocyclette,en utilisant ma caméra posée sur un vélo.
Là elle est tenue à la main et je suis sur un trampoline d'où vidéoline.
Brouiller déjà l'image, la perturber à sa source c'est à dire dans l'action de filmer, pour toucher à quelque chose de brut, de rêche en perpétuel mouvement.
réflexion sur notre manière de regarder, de filmer, de voir.
Il existe plusieurs combinaisons, filmer ce que l'on voit, filmer ce que l'on regarde et filmer rien de tout ça mais regarder ce que l'on a filmé qui n'est ni ce qu'on a vu ni ce qu'on a regardé, la caméra agit toute seule comme un oeil incontrôlable lâché dans la nature, poésie subversive car incontrôlée.
la musique est de France : http://www.lllliillll.fr/#france
voir ces vidéos : http://vimeo.com/myres